Histoire de la famille De Pidoll

Armoiries de 1714

La famille catholique de Pidoll est une ancienne famille lorraine de racines allemandes ancestrales avec du talent artistique. Conformément à un profil ADN-Y de 67 marqueurs, fait par les sociétés iGENEA, Zurich, et MyHeritage, Israël, les membres de cette famille ont classifié à l'haplogroupe E1b1b1 et ont fait la prochaine migration: L'Afrique centrale - Égypte - Canaan - Phénicie - Carthage - Italie du Sud - Allemagne (87% de probabilité).

En 1476, le duc Charles le Téméraire de Bourgogne attaque le duché de Lorraine. Une bataille eut alors lieu près de Nancy en 1477, au cours de laquelle les mercenaires allemands, appelés « bidault » (« les Allemands » en vieux français), poursuivirent les Bourguignons avec les mercenaires suisses jusqu'aux portes de Metz, où toute la troupe se dispersa.

Selon la saga familiale, c'est là que l'aïeul s'est installé comme tourneur du bois et a inventé une toupie à jeter, appelée « pidolle » (manifestement une forme dialectale de « bidault »), qui a rapidement conquis toute la Lorraine comme jouet pour les enfants et les adultes. En 1714, Franz von Pidoll décrivait ses ancêtres comme des « soldats ... de racines allemandes ancestrales », qu'il souhaite rappeler avec son « pidolle » dans les armoiries familiales.

Pieter Breughel, 1559, Jeu avec le toupie qui s'appelait "pidole" en langue lorrain

Conformément à la tradition médiévale, les fils aîné acquisaint la profession de leur père. Il n'est pas clair où se trouvait le siège familial de ces aïeux. Il est possible que ce soit la localitè de Pulnoy prés de Nancy, un village voisin immédiat à l'ouest de la bataille de Nancy, où un « Clément Pidollot » et son fils « Clément Pidolle », né à la fin du XVIe siècle, sont mentionnés dans le registre paroissial.

Il est également possible que le village de Pange, fondé la deuxième fois en 1464 avec de nouveaux colons, se trouve à quelques kilomètres à l'ouest de Metz, sur la voie romaine de Metz à Mayence. Les actes fiscaux français y mentionnent « Mansu le tourillon » (1579) et « Françoia le tourillon » (1579, 1583) comme tourneur du bois. A Chanville, une ville prés de Pange, étaient née 1610 « Mangeon Pidoll » et 1615 maréchal « Toussainct Pidoll », ancêtre de tous les porteurs du nom Pidolle encore en vie aujourd'hui.

On trouve également le nom Pidoll chez « Antonius Pidoll » (*vers 1580, épouse Jane Pither en 1610 à Eversley (Hampshire, Angleterre)) ainsi que chez « Godheric Pidoll » (1641-22.12.1711 Vernet-les-bains, Pyrénées) et ses enfants. Outre « Symon Pidoll » et son fils, mentionnés ci-dessous, ce sont les seuls porteurs du nom Pidoll(e) attestés par des documents à l'époque.

Après la conquête de Metz par le roi de France en 1552 et l’augmentation des impôts les temps étaient très difficiles, et beaucoup de personnes avaient perdus tous leur biens et habitaient sur les chemins. Un de ces vagabonds était le plus ancien membre de la famille de Pidoll attesté sur les documents, le tournour de bois « Claude le tourillon ». En 1570 il s’inscrivait comme un des premiers colons dans une ville spécialement fondée pour les pauvres  qui s’appelait « Nouvelle Chémery » (aujourd'hui Chémery-les-deux, près de Bouzonville, 25 km au nord de Pange).

En 1588, son probable fils Nicolas était qualifié de petit cultivateur en « Nouvelle Chémery » et exerçait probable le métier de son père. Il est probablement décédé lors de l'épidémie de peste de 1598, car sa maison a alors été incendiée. Deux maisons à coté de lui étaient la propriété de Claude Sellier, le plus riche paysan du village, qui donnait de très grands prêts aux autres personnes.

L’ascension sociale de la famille Pidoll commençait avec le petit-fils Symon Pidoll (*vers 1581, +1636), qui s'engagea apparemment pour 25 ans dans l'armée et devint « lieutenant-colonel au service du roi de France ». Après le mariage de sa riche voisine Barbara Sellier (*vers 1582, +3.1.1675), en 6.6.1620 ils prenaient un bail perpétuel pour une propriété qui s’appelait Frœnholz près de Richemont. En même temps, Symon était qualifié d’être un « honorable et vertueux maire de la haute justice de Richemont » qui « était a l’aise ». Il exerça cette fonction au moins jusqu’en fin de 1627. D’autre documents prouvent que Symon était possesseur d’autre biens en Saint-François, Beckerholtz, Holling et Hobling, villages situés près de Chémery-les-deux.

Symon Pidoll, reconstruction

Souscription de Symon Pidoll

En 1632 la guerre de trente ans commençait en Lorraine avec l’occupation française. En 1636 Richemont était ravagée par les troupes Croates. La moitié des habitants de Richemont furent assassinés. En 1642, Symons propriété Frœnholz était ravagée par les troupes suédoises. Depuis lors, Symon a disparu.

Sieur Dominique Pidolle (*1626, +28.2.1689), fils de Symon et Barbara, survit au massacre de Richemont et vit que la haute justice de Richemont était transférée en Hayange. En cette ville il fit la connaissance de Dame Anna Katharina Schaus (+1670) fille de Samson Schaus, maire de la haute justice de Hayange, et le couple se maria en 1651. 1657-1679 Dominique était maire de la haute justice de Hayange. Il travaillait sur la reconstruction des usines de fer démolies. Après la mort de sa femme il se remaria avec Maria Barbara Girard, fille du maire de Richemont. Par ces recettes, Dominique fondât en 1670 une brasserie en Hayange. Un portrait qualifie Dominique de capitaine de Charles IV duc de Lorraine. Il restait loyal au Duc pendant que celui-ci était en exil à Trèves (1669-1675).

Dominique Pidolle, reconstruction

Souscription de Dominique Pidolle

Dominique Pidolle eut 16 enfants. Un fils de lui et d’ Anna Katharina, nommé François (*4.1.1665, +11.11.1745), après 1714 François Chevalier de Pidoll, Gentilhomme de Quintenbach, était officier des armées françaises. Par les relations de son père à Trèves, il fit la connaissance de Johanna Helena de Thier von Offenberg (*1665, *11.2.1738), fille du chancelier du prince de Nassau, conseiller privé Jean Pierre de Thier von Offenberg et de Barbara Lauer, et ils se marièrent en 1687. Le pays natal de François était le cœur des usines de fer de l’époque. Pour cette raison, François donna l’idée a son beau père Jean Pierre de changer son moulin, acheté en 1683, en une usine qui fut nommée « La Quint » (10 km l'est de Trèves). François était gérant du Quint, et après la mort de son beau père devint possesseur de cette usine. Les développements de ses affaires étaient très bien et d’autres usines étaient construites (moulin de Zemmer, Eichelhütte, Bleischmelze, Mülchen, Oberhammer). Après quelques années, François « était à l’aise ».

Francois Pidolle, reconstruction

Souscription de Francois de Pidoll

Le 18.5.1714, le chancelier romain Charles VI éleva François aux noblesses héréditaires avec le titre de « Chevalier de Pidoll, Gentilhomme de Quintenbach » et lui donna un blason. En 1735 le château des Pidolles fut construit.

Premier page de la lettre de Charles VI de 1714

Les armoiries des Pidolls sont rouge avec une barre d’or chargée de trois roses à cinq pétales (ressemblant aux armoiries de Lorraine), en haut à gauche il y a une lune montante en forme de croissant (le symbole héraldique pour piété catholique), et en bas à droite une pidole avec un cordon bleu embobiné (le symbole pour le nom Pidoll).

Vitrail avec l'armoiries des Pidolles à l'église de Hayange. Ces armoiries se trouvaint aussi sur les cloches de 1771 de la même eglise.

Le plus vieux fils de François, nommé Charles Gaspar, était un haut ecclésiastique. Hubert (*20.12.1691, +1.1.1757), son troisième plus vieux fils, qui était maître de poste de Thurn et Taxis, se maria avec la noble Josepha Margaretha von Geisen (+3.10.1759), fille du directeur de cour Friedrich Franz von Geisen et Maria Magdalena Buchholz. C’était une noble famille de Trèves, très respectée. François Godefroy de Pidolle (*15.5.1689, +mai 1762), le deuxième plus vieux fils, étudia à l’université de Trèves jusqu’en 1708. Après ce temps il se maria en 1725 avec la non noble Anne Luise Guichard (*15.12.1701), fille de notaire Louis Bertrand Guichard et de Charlotte Clement. Son père François lui donna, par suite de son mariage, l’usine de Eichelhütte près de Himmerod et une grande propriété qui s’appelait « Heeg » comme héritage prématuré et donna la Quint et le château des Pidolles à son fils Hubert.

Johann Franz (*30.1.1738 +25.7.1781), fils de Hubert, se maria en 1769 selon son rang avec la baronne Luise von Forster (*23.7.1750 +31.10.1809), fille de conseiller aulique baron Karl Anton von Forster et Maria Antonetta Josepha von Rosneck. Johann Franz habitait au château de Pidolles et était successeur de son père. En 1794, les troupes de la révolution française apparurent aux Quint et la famille de Pidolle s’enfui en Autriche, où les membres se marièrent selon leur rang et obtinrent trois lettres des empereurs d’Autriche qui les élevèrent aux titres de baron (Karl Anton Michael le 14.5.1841 par Ferdinand I, Johann Michael Joseph le 16.7.1851 par Franz Josef I, et Franz Friedrich Angelo Theodor le 1.9.1865 par Franz Josef I). Aujourd’hui il n’existe plus de baron de Pidolle issu de cette branche de la famille. Quelques années avant, le 14.9.1814, Jean Michel Joseph Evêque du Mans était élevé par Napoléon Bonaparte au titre de « Baron de l’Empire Français » aussi.

Godefroy de Pidoll, reconstruction

Souscription de Godefroy de Pidoll

Louis de Pidolle (*9.1.1740 +5.10.1812), qui s’appelait Ludovicus, fils de Godefroy, se maria le 11.2.1771 avec Maria Franziska Jacobi (*12.8.1754 +8.5.1805), fille de Konrad Jakobi, sommelier du château de Ulmen, et de Maria Anna Fier. Il hérita en 1762 de l’usine de Eichelhütte et de la propriété Heeg. Il prit une grosse hypothèque pour payer l’héritage de ses cinq frères et sœurs. En dépit du manque d’argent Louis agrandissa l’usine de Eichelhütte et acheta d’autres usines de la région (en 1766 les usines de Wenzelhausen et Merkeshausen, en 1777 l’usine de Malberg). L’apogée était arrivé!

En 1794, les troupes de la révolution française arrivèrent à l’usine d’Eichelhütte. Louis s’enfuit à Heeg, mais il fut expulsé de sa maison. Sa propriété Heeg lui fut confisquée et bradée. Tombé dans la misère après cette affaire, il vendit en 1807 l’usine d’Eichelhütte démolie et acheta la propriété de Neuhof près de Himmerod, où il mourut en 1812.

Ludovicus de Pidolle, auto-portrait aux robe de chambre

Souscription de Ludovicus de Pidolle

Les fils de Louis : 1) Charles Gaspard (*18.2.1777 +3.1.1857), marié le 26.2.1810 avec Maria Marguerita Fischer (*1783, +3.4.1862), fille du forestier Peter Fischer, et 2) Godefroy (*9.4.1784 + 13.5.1846), marié le 19.8.1815 avec Eva Kleudgen (*1796, +1.6.1873), fille du forestier Theodor Kleudgen et Anna Katharina Weber, tous les deux devinrent forestier et laissèrent beaucoup de descendants, qui habitèrent le plus souvent dans la région d’Eifel ou de la Sarre.

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